LA MANIPULATION DES ESPRITS
OU
COMMENT S’EN PROTEGER
Ouvrage collectif – établi sous la Direction d’A. DOROZINSKI
PARTIE II
« LES MOTS MALADES DE LA POLITIQUES :
… »..(…) Partout et depuis longtemps, les mots ont été déviés de leur sens pour être sloganisés.
Un des meilleurs exemples est sans doute le mot fort respectable de « démocratie ».
De son origine grecque demos (peuple) il devait uniformément refléter une doctrine selon laquelle la souveraineté doit appartenir à l’ensemble des citoyens.
On sait que cette interprétation est fort variable selon les lieux et les époques
(les démocraties grecques acceptaient l’esclavage, comme le fit à ses début la démocratie américaine) mais pour peu qu’on ajoute un qualificatif, on assiste à un véritable dérapage…. »
…(…) Socialisme, mot qui évoque une doctrine faisant prévaloir le bien général sur les intérêts particuliers, n’a pas échappé à la sloganisation.
On retrouve à des pôles tellement opposés qu’on se rend compte que les manipulations lui ont fait faire deux hémirévolutions dans des sens opposes :
180 degrés à gauche avec l’Union des Républiques Socialistes soviétiques, 180 degrés à droite avec le National Socialisme, les deux, se retrouvant à peu prés au même point totalitaire.
Entre les deux, on pourrait trouver autant de « socialismes » qu’il y a de degrés dans une circonférence ; retenons « radical socialisme » - excellente association, puisque radical (de radix, racine) implique une descente à l’essence même du socialisme, et « social démocratie », appariement tout naturel des deux mots-slogans parmi les plus répandus dans la lingua politica.
Ajoutons l’innovation récente du « socialisme à visage humain » slogan fort séduisant, puisqu’on peut le regarder jusqu’au fond des yeux.
..(…) Et l’on pense à la phrase de GOEBBELS :
« Jésus-Christ né n’était pas juif ».C’est un fait, je n’ai pas besoin de le prouver scientifiquement. » Là-dessus, Hitler pouvait tranquillement édicter sa doctrine du « Christianisme positif » qui pouvait s’accommoder de la « solution finale. »
Autre exemple très habile du Führer, coincé entre la « propriété à tout le monde » à l’Est et le « Capital aux capitalistes » à l’Ouest.
Une pirouette de la pensée politique lui permet alors de trouver le slogan « A chacun le sein » fort satisfaisant, mais qui ne signifie strictement rien.
Voici u autre exemple de discours politiques, authentique, qui montre jusqu’à quelle aberration peut mener le détournement des mots :
… »Avant d’en appeler à l’opinion, il faut que cette opinion existe.
Or, comment voulez-vous vous faire une opinion quand il y a 46 partis qui sollicitent vos suffrages ?
Il es difficile de faire comprendre le programme d’un seul parti aux électeurs.
Mais c’est au-dessus des forces d’un mortel que de faire comprendre à tout citoyen 46 programmes différents, et d’exiger qu’il choisisse en connaissance de cause.
C’est pourquoi la vraie démocratie n’est possible que là où l’opinion a été formée et disciplinée par un seul parti dirigé par un seul homme. »
Ce raisonnement, si clair et simple, se retrouve, avec quelques variations, dans plusieurs discours de Hitler, ce maître manipulateur…. »
« Les mots sont la forteresse de la pensée ».
Il la défendent contre l’oubli et contre sa propre mobilité », écrivait le philosophe Hamilton.
…. »Et chacun croit fort aisément
Ce qu’il craint ou ce qu’il désire »
La Fontaine
LES OPINIONS SONDEES
Lire : « le Viol des foules par la propagande politique » de
Serge TSCHAKHOTINE
Censuré en 1939 par le ministère des Affaires étrangères en France, détruit en 1940 par les Allemands, ce traité de psychologie sociale cherche à démonter et à comprendre les mécanismes auxquels obéissent les foules.
Analyse aussi la formation de la volonté politique.
Ce texte fut complété et publié à nouveau dans les années 50.
…Les consultations électorales toujours faussées par les propagandes qui, agissant sur leur affectivité, font appel au viol psychique des masses au profit des aventuriers audacieux ou des puissants, dont le vœu le plus intime est, évidemment, conforme a la boutade de Paul VALERY, disant que :
« La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde ».
Et, pour conclure :
… »Nous vivons dans un environnement manipulatoire.
Nous sommes d’ailleurs bien conscients de nombreuses manœuvres manipulatoires dont nous sommes la cible, ce qui ne veut pas dire que nous u échappions.
Mais d’autre manœuvres sont tellement fréquentes, omniprésentes et habituelles, qu’elles passent inaperçues.
La liberté, si on la définit dans son sens large de « pouvoir agir sans contraintes », ne peut exister dans une société.
La liberté implique responsabilité, mais n’implique pas que vous devez faire ce que les autres veulent que vous fassiez dans leur intérêt si leur intérêt est contraire au vôtre.
Elle implique un équilibre entre soi et les autres, entre l’égoïsme et l’altruisme, et la maîtrise de ses décisions face aux manipulations conscientes ou non des autres.
Egard MORIN :
.. »Je suis un moment infime dans la vie d’un être-sujet social qui vit de la vie et de la mort de mes congénères comme de la mienne ».
Tout société est enrichissante et appauvrissant à la fois. Chacun tout en contribuant à l’équilibre du tout, doit y trouver le sien.
POUR EN SAVOIR PLUS – LIEN SOURCE :
http://www.infoguerre.fr/index2.php?option=com_content&do_pdf=1&id=145
http://balkanologie.revues.org/index259.html
http://www.scienceshumaines.com/l-opinion-manipulee-et-le-retour-de-la-propagande_fr_21302.html
http://www.cesnur.org/2007/mi_lavage_02.htm
PESTE EMOTIONNELLE ET IMAGINAIRE SOCIAL CHEZ WILHELM REICH
http://1libertaire.free.fr/PesteEmotionnelleWReich.html
http://www.monde-diplomatique.fr/2006/11/DURAND/14115
ERICH FROMM :
…. »C’est que les centaines de milliers de petits bourgeois, qui en temps normal n'ont que peu d'occasions de s'enrichir ou de conquérir des situations influentes, disposassent, comme agents de la bureaucratie nazie, d'une large part de richesses et de prestiges qu'ils obligeaient les classes possédantes à leur céder.
À ceux qui n'étaient pas les bras de la croix gammée, on distribua les postes et les affaires enlevées aux Juifs et aux ennemis politiques.
Quant à la population, si elle ne reçut pas plus de pain, César lui offrit des jeux de cirque.
Les défilés spectaculaires, les manifestations sadiques et les ressources d'une idéologie qui lui donnait le sentiment d’être supérieure au reste de l'humanité lui procuraient assez de satisfactions pour compenser ‑ du moins momentanément le fait que sa vie était appauvrie matériellement, autant qu'intellectuellement.
L'effet psychologique des bouleversements sociaux et économiques, notamment du déclin de la classe moyenne, était amplifié ou systématisé par l'idéologie politique [...].
Les forces psychologiques ainsi éveillées furent orientées dans un sens opposé à leur intérêt véritable.
Moralement, le nazisme insufflait une nouvelle vie à la petite bourgeoisie tout en ruinant ses vieilles forteresses [...].
La personnalité d'Adolf Hitler, ses enseignements et son système, représentaient le symbole d'une forme extrême du caractère autoritaire [qui] aimantait puissamment les groupes qui lui ressemblaient mentalement. »
POUR EN SAVOIR PLUS- LIEN SOURCE :
http://1libertaire.free.fr/Brohm02.html
http://www.wsws.org/francais/hiscul/2003/novembre03/150903_leniriefenstahl.shtml