AHMED CHAH MASSOUD
« Je n'hésiterai devant rien qui soit utile à mon peuple et à sa liberté. »
Ahmed Chah MASSOUD
Biographie de Massoud
Le surnom de « Lion du Panshir » lui vient de l’époque où il réussit à repousser sept fois les forces soviétiques hors de la vallée du Panshir, en Afghanistan. Depuis son adhésion au mouvement étudiant musulman Jamiat-Islami, Ahmad Chah Massoud a passé sa vie à résister.
D’abord contre le prince Daoud, qui fomente un coup d’Etat en 1973. Massoud passe cinq années à combattre avec des armes datant du début du siècle.
Contre les communistes, qui prennent le pouvoir en 1978, Massoud se fait un nom dans le monde entier. Les médias en font le combattant de la cause juste, les Etats-Unis soutiennent sa guerre contre les soviétiques jusqu’à leur retrait en 1989.
Mais ils s’en éloignent vite. Face à la montée en puissance des talibans, devenu ministre de la défense en 1992, Massoud organise une répression sanglante des éléments perturbateurs, à la frontière pakistanaise.
Le gouvernement américain, allié aux talibans et aux Saoudiens, voit d’un mauvais œil celui qui s’oppose de plus en plus à leurs intérêts.
En 1996, lorsque les talibans prennent officiellement le pouvoir, Massoud fuit Kaboul.
Il fonde l’Alliance du Nord et fait entendre la voix de l’Afghanistan qui résiste dans le monde entier.
Jusqu’au 9 septembre 2001.
Deux journalistes souhaitent l’interviewer depuis des mois. Massoud finit par accepter, et tombe dans le piège des terroristes, qui dissimulent une bombe dans leur caméra.
Le Commandant se fait assassiner, par des "faux journalistes" en possession de passeports européens- belges- deux jours avant que les Etats-Unis déclarent - officiellement la guerre aux afghans et n'envahissent, pour longtemps l'Aghanistan
Christophe de PONFILLY :
"Nous retrouvons Massoud dans son bureau.
Il est, ce 7 juillet 1997, étonnamment détendu.
Il rit volontiers lorsque Merab lui demande comment il parvient à combiner le travail politique et le travail militaire.
-
Comme tu le vois: tout naturellement, répond-il en enfilant ses chaussures qu'il avait ôtées pour prier.
Je m'efforce de régler les problèmes au jour le jour.
Dans le bureau, peu de monde, seulement quelques commandants réunis pour une réunion à juste titre appelée "restreinte".
Ils attendent un appel téléphonique de leur correspondant à Mazar afin de savoir où en est la constitution du gouvernement.
Ce rêve en marche dont nous a parlé Qanony. Mais le satellite tourne au-dessus de nos têtes et ne transmet rien.
Le temps passe en allées et venues de messagers pour des affaires d'intendance.
Puis je filme Massoud qui prend un exemplaire du bulletin édité chaque semaine par l'ingénieur Is'Haq et son équipe de journalistes.
-
Il y a un poème dans notre journal. Quelqu'un l'a-t-il lu? demande Massoud à la cantonade.
Les commandants présents s'emparent d'un exemplaire et plongent le nez dedans avec application.
La scène est drôle! On dirait de mauvais élèves pris en défaut.
- "Le Verre brisé", dit Massoud.
C'est le titre de ce poème.
Personnellement je l'ai lu deux fois pour le commandant.
Le voici:
"Il fait nuit, nos regards ont les yeux de ceux qui attendent..."
Vous comprenez?
Les hommes dodelinent de la tête, mi-affirmation, mi-négation, de peur de se faire engueuler.
De vrais lèche-bottes!
- Toi, le mollah, dit Massoud avec un grand sourire, c'est trop dur pour toi! puis il reprend:
"Il fait nuit, nos regards ont les yeux de ceux qui attendent... Dans la nuit les étoiles scintillent ça et là..." Tu comprends? demande Massoud à un commandant.
- Oui, quand on regarde le ciel, on y voit plein d'étoiles.
- Non! Qu'est-ce que cela veut dire?
"Dans la nuit, les étoiles scintillent ça et là...
"Trempé des larmes de peine et de souffrances
"Mon lit se trouve comme posé sur des flammes...
"Arrosé du courage un rien devient perle
"S'il atteint le courant de ma volonté.
"A l'image d'un jardin à l'approche du printemps."
Dans le bureau, personne n'ose lever la tête d'un texte qui laisse ces esprits imperméables.
Aussi Massoud se met-il à en commenter la substance pendant que je continue à le filmer.
- Un rien insignifiant, vous savez, une perle, une goutte de pluie qui n'était rien, quand elle tombe sur une perle, la goutte devient perle.
C'est pareil pour le courage. Mon courage est une perle. Un rien rejoint mon courage et devient perle. Ca veut dire que je suis un homme si courageux que tous ces problèmes et ces souffrances ne peuvent m'atteindre:
"A l'image d'un jardin à l'approche du printemps."
Massoud pose le journal sur la table.
-
Ce jeune poète a beaucoup de talent. Il habite Rokha et deviendra sans doute un grand poète de l'Afghanistan. Si jeune! Il a des inventions lumineuses et de belles manières de les mettre en forme.
Je demande à Massoud s'il aime la poèsie.
- Quand j'ai le temps, je lis des poèmes, confie-t-il.
Ce moment, saisi au hasard d'une visite, se trouve dans le film. Massoud tel qu'il est, avec sa gentillesse, son amour de l'Afghanistan, sa douce ironie vis-à-vis de ses hommes qui regardent le doigt lorsqu'on leur montre la lune.
Un tel instant de grâce arrive soudainement. "Séquence poème."
Maintenant qu'elle a été enregistrée, elle pourra vivre et revivre longtemps sur des écrans et dans nos souvenirs.
Non, Massoud n'a rien d'une brute de guerre, comme l'affirment certains (qui ne l'ont jamais rencontré!), même si les drames qui jalonnent son existence ont tracé sur son visage des sillons profonds jusqu'à l'âme, qu'il protège de tout regard extérieur.
A fortiori d'une caméra."
Massoud l'Afghan, p111-112-113.
POUR EN SAVOIR PLUS - LIEN SOURCE :
http://ahmadshahmassoud.free.fr/
A voir absolument pour ne pas oublier cet homme que l'histoire n'a jamais voulu entendre !!!
http://www.dailymotion.com/relevance/search/massoud%20/video/xdz95_massoud-par-christophe-de-ponfilly_events/1
MASSOUD ET CHRISTOPHE
http://www.dailymotion.com/relevance/search/christophe%2Bde%2Bponfilly%2Bmassoud/video/xe2e5_afghanistan-massoud-le-resistant_events
[...] Ponfilly ne s’était jamais remis de l’assassinat du commandant Massoud. L’exceptionnelle empathie de l’un pour l’autre avait abouti à une solidarité absolue.
Cette disparition l’avait plongé dans une mélancolie dont il n’était jamais sorti ; elle se nourrissait de ses violentes critiques à l’endroit des Occidentaux, coupables, selon lui, de n’avoir pas soutenu Massoud avec les moyens nécessaires quand il le fallait.
Celui qu’il avait surnommé "le lion du Panshir" était son ami de longue date.
Il avait consacré films, articles et livres à défendre sa cause et à louer haut et fort sa personne.
Avec discrétion mais fermeté, il avait mis les choses au point lors de la polémique au cours de laquelle Bernard-Henri Lévy avait abusivement
exprime ses liens privilégiés avec l’âme de la résistance afghane. Grand reporter, écrivain, documentariste et cinéaste, Christophe de Ponfilly, 55 ans, avait avant tout un regard et une éthique.
Vendredi matin, il a raté le rendez-vous de Marseille. Lundi, il devait se rendre dans les studios de la télévision suisse romande à Genève pour y enregistrer l’émission Singulier, à lui consacrée à l’occasion de la parution de son nouveau livre, L’Etoile du soldat, dans lequel il raconte le destin d’un jeune soldat russe libéré par ses amis afghans puis tué par les Pakistanais lors d’une tentative d’évasion de sa prison.
Entre temps, il s’est donné la mort, ce qu’on dit généralement quand on le dit, comme si c’était un cadeau... »
http://www.dailymotion.com/relevance/search/christophe%2Bde%2Bponfilly%2Bmassoud/video/x5eo3o_christophedeponfilly-5-janvier-1951_news
HOMMAGES :
HOMMAGE A CHRISTOPHE DE PONFILLY A L'OCCASION DU 2ème ANNIVERSAIRE DE SA MORT!
16 MAI 2006 - 16 MAI 2008
MASSOUD/PONFILLY
DEUX HOMMMES DE CULTURES ET DE RELIGIONS DIFFERENTES POURTANT UNIS DANS UN MEME COMBAT ET L'AMOUR DE LA JUSTICE... DEUX "COMBATTANTS DE L'INSOLENCE" !
http://www.dailymotion.com/relevance/search/christophe%2Bde%2Bponfilly%2Bmassoud/video/x5cxwk_foto-video-massoud0006_creation
http://www.dailymotion.com/relevance/search/christophe%2Bde%2Bponfilly%2Bmassoud/video/x5rbxd_jawedancom-ahmad-shah-massoud-mehdi_music
Pour mémoire :
Le 3 avril 2001 - Alain Madelin, qui à plusieurs reprises s'est rendu en Afghanistan soutenir le commandant Massoud dans sa lutte contre le régime des Talibans, demande instamment à ce que Jacques Chirac reçoive le Commandant Massoud, de passage en France cette semaine. Massoud sera reçu à la sauvette par Hubert Védrine.
Le minimum. En 2003, la Poste française alors sous la tutelle du ministre de l'Industrie, Nicole Fontaine, a émis un timbre-poste à son effigie que l'on voit ici.
http://www.dailymotion.com/relevance/search/christophe%2Bde%2Bponfilly%2Bmassoud/video/x4hct3_massoudforever_politics
LE LION EST PARTI SALUER LE VENT :
http://www.dailymotion.com/relevance/search/christophe%2Bde%2Bponfilly%2Bmassoud/video/x54mss_massoudrughju-di-vitavoce-ventu_music
Citoyen lambda de France, souviens-toi quand le cercueil de ton enfant/soldat, reviendra, vers toi , dans ta maison, d'Afghanistan :
C'est contre le peuple dont est issu, MASSOUD
C'est contre la culture qui a façonné
un tel homme, d'honneur et de courage,
que tu as accepte t'envoyer ton enfant vers la mort
Au bénéfice de qui ?
Au bénéfice de quoi ?
Citoyen lambda de France, a qui profite la mort de ton enfant ?
Certainement pas à ton enfant,
Certainement pas à toi
Certainement, pas au peuple afghan
Ce sont les Entreprises américaines,
Ce sont les spéculateurs, Américains,
Ce sont les néoconservateurs Américains,
Ce sont tes gouvernants, tes hommes et femmes politiques,
Qui, s'alimentent sur le cadavre de ton enfant,
Qui, se gavent sur les cadavres des Afghans,
Qui, sont les grands profiteurs, de cette guerre.
Il en resulte :
Pour ton enfant : la mort pour seul avenir,
Pour toi : amertume, affliction, souffrance…
Pour le peuple Afghan, abominations, calamités, ravages, désespoir…
Crois-tu citoyen lambda de France, que cela, en vaut la peine ?