Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne, Portugal, Italie... La plupart des chefs de gouvernements européens ont annoncé qu'ils défileraient dimanche à Paris.
Huit chefs d'Etat dont les présidents malien Ibrahim Boubacar Keïta, gabonais Ali Bongo, nigérien Mahamadou Issoufou, ainsi que les Premiers ministres tunisien Mehdi Jomaa et turc Ahmet Davatoglu ont fait savoir qu'ils viendront à la marche dominicale,
de même que le roi de Jordanie Abdallah II et son épouse, la reine Rania.
Le président palestinien Mahmoud Abbas,
Dessin de Haddad paru dans Al-Hayat, Londres.
OUI ... Il- Abbas - rampe devant Israël
—Elias Khoury—Al-Quds Al-Arabi, Londres
mais aussi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman ont aussi signifié leur participation.
« L'union nationale est un piège »
Du jamais vu en France.
Avec un défilé devenu bien plus politique que citoyen, des voix accusant le gouvernement d'une récupération des tragédies se font entendre.
Ainsi, Olivier Besancenot, le leader du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), a annoncé qu'il ne participera pas au rassemblement parisien, parlant d'une « instrumentalisation politique ».
« Après l'ignoble attentat contre Charlie Hebdo, l'union nationale est un piège », fait savoir son parti dans un communiqué, le seul au sein de la classe politique, avec Lutte ouvrière, à apporter une voix dissonante dans le concert d'appels à rejoindre la marche Place de la République.
L'attaque terroriste contre Charlie Hebdo est « insupportable » et « un crime contre la démocratie et la liberté d'expression ».
Mais les partis « cherchent ainsi à masquer leur propre responsabilité dans la dégradation sociale et politique, le climat délétère que nous connaissons aujourd'hui », à l'heure où « le danger est immense de voir le racisme et l'islamophobie déferler », comme en témoigne la série d'attaques contre les mosquées ces derniers jours.
« Il est décisif d'y opposer une condamnation et une résistance sans concession.
Plus que jamais, nous devons combattre toutes stigmatisations, toutes discriminations.
Il faut aussi refuser toutes les mesures sécuritaires et liberticides », ajoute le NPA.
Du côté de Lutte ouvrière, tout en exprimant sa solidarité avec les victimes, « nous ne pouvons qu'être choqués par l'exploitation politique faite maintenant de cet événement par différents partis politiques et surtout par le gouvernement de François Hollande et Manuel Valls » qui « cherche à restaurer dans l'opinion un crédit qu'il a largement perdu de par toute sa politique.
Il veut en particulier justifier, par cet attentat attribué à ce qu'on appelle des "djihadistes", les interventions de l'armée française en Afrique et au Moyen-Orient. ».
Les musulmans entre le marteau et l'enclume
Au sein de la communauté musulmane, la condamnation des attentats à Paris, à Montrouge et à Porte de Vincennes est unanime mais l'opportunité de participer à la marche parisienne est aussi interrogée par crainte du piège que comporte la récupération.
L'annonce de la présence de Netanyahu, responsable de la politique coloniale répressive en Palestine, a aussi achevé de convaincre beaucoup - et pas uniquement des musulmans - de ne plus vouloir se rendre à la manifestation.
Comme tout un chacun, leur opposition ferme au terrorisme n'est pas à remettre en cause :
les musulmans en sont eux-mêmes victimes.
La mort d'Ahmed Merabet, le policier froidement abattu le 7 janvier, en est un éclatant exemple.
En outre, et parce que l'islam a été exploité par des criminels pour revendiquer des attaques ignobles, les amalgames, couplés d'une montée des actes islamophobes, font des musulmans de France des citoyens davantage touchés par les événements.
Toutefois, chacun est appelé à agir avec lucidité : pour les uns, il s'agit de refuser toute instrumentalisation des drames ; pour les autres, toute forme de compromission avec leur engagement politique et humaniste.
Dans le même temps, le risque que peut comporter l'absence « visible » des musulmans à pareil moment est soulevé, bien que, et il faut le répéter, leur responsabilité ne soit pas engagée dans les attentats et que ce soit d'abord en qualité de citoyens qu'ils se mobilisent.
La Grande Mosquée de Paris ne s'embarrasse pas de questions : elle a réitéré samedi son appel auprès des musulmans à participer massivement à la manifestation dans la capitale afin que soit marquée leur indignation.
Plusieurs fédérations et associations musulmanes ont lancé des appels similaires à l'échelle nationale.
Sans attendre une quelconque injonction, nombreux sont ceux qui choisissent par solidarité de se rendre aux rassemblements, et notamment en province où le débat est plus vite tranché.
Preuve en est, une nouvelle fois, de l'hétérogénéité de « la communauté » musulmane.
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Un kamikaze a attaqué un café populaire situé dans le quartier à majorité alaouite de Jabal Mohsen, à Tripoli. Peu après, un second kamikaze s'est fait exploser au milieu de la foule venue secourir les victimes.
Selon les médias, l'attentat a été revendiqué par le Front al-Nosra, la branche syrienne d'al-Qaïda.
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RIA Novosti Un attentat-suicide perpetré par une fillette a fait au moins 19 morts et 18 blessés dans la ville nigériane de Maiduguri (nord-est), ont rapporté les médias internationaux.
D'après la Croix-Rouge, une fillette d'une dizaine d'année s'est fait exploser dans un marché très fréquenté de la ville vers 12h40 heure locale.
Pour le moment, aucun groupe terroriste n'a revendiqué l'attentat.
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