LA LEGENDE DES COMPORTEMENT
Par Henri LABORIT, le XXIe siècle nous contraint d’appliquer la formule de Socrate :
« Connais-toi toi-même ».
L’homme, grâce à la science, a reculé les limites de sa connaissance de la nature jusqu’à infiniment petit et jusqu’à l’infiniment grand.
Mais il est loin d’avoir atteint une telle précision dans la connaissance de sa propre identité, connaissance qui devra nécessairement passer par celle du cerveau et de ses principales fonctions :
Pulsions, émotions, affectivité, amour, haine, mémoire, imagination, désir, compétitivité…
Là est la clé de la compréhension de nos comportements.
Henri LABORIT se place ici au carrefour de la biologie, de la psychologie et de la sociologie.
Il donne une assise scientifique à des phénomènes jusqu’ alors considérés le plus souvent comme étant du domaine de la psychologie, déterminant en particulier quelles sont les aires du cerveau et les molécules qui entrent en jeu dans tel ou tel comportement.
Il peut ainsi relier individuel et collectif, biologie et sociologie.
Cette connaissance des mécanismes des comportements permettra, peut-être à l’homme, dans les prochains mois, décennies, de ne plus traiter ses relations humaines par le truchement de discours qui ne reposent sur aucune donnée scientifique,
(Discours xénophobes, supériorité/infériorité raciale etc.), mais qui sont pourtant validés par la société, car ils servent sa propre conservation.
De tels discours sont souvent catastrophiques puisqu’ils débouchent sur les guerres, les tortures et les génocides.
DEFINITION :
LEGENDE :
mot magique, évoque un récit populaire traditionnel, une épopée fabuleuse ou un texte qui accompagne une image.
Etymologiquement : légenda, ce qui doit être lu, la légende invite aussi à l’apprentissage, à la découverte.
Mais, bouleversant l’étymologie, évoquons ligare, lier – liens tissés, grâce à l’histoire racontée, entre conteur et lecteur, entre mots et images, entre différents regards posés sur le monde….
HENRI LABORIT :
L’explorateur qui fait des découvertes les plus passionnantes n’est pas forcément celui qui, a sillonné le monde, en tout sens.
Dans son modeste laboratoire, sous les toits, avec une petite équipe, quelques rats et beaucoup d’imagination, Henri LABORIT a pendant des années menés des travaux fondamentaux qui n’ont pas fini d’avoir des conséquences sur la manière de comprendre le comportement de l’Homme en société.
Henri LABORIT n’était pas seulement original dans ses découvertes, il l’était également dans son mode de vie :
Chercheur indépendant, il faisait vivre son laboratoire avec le fruit de ses découvertes.
Julian ROTTER observe, quant à lui, que les gens qui font confiance aux autres sont ceux à qui les autres font le plus confiance.
Entre le médecin et la malade la relation de confiance est fondamentale.
Dans la tradition tibétaine, on considère que pour soigner les autres, il faut avoir atteint un certain développement spirituel.
Le physique, le psychique, le spirituel :
le véritable explorateur ne s’arrête pas en chemin.
Dans le courant de la sociobiologie, Henri LABORIT, avait une place à part.
A la différence de Edward O. WILSON, il ne passe pas directement du gêné au comportement social mais donne une grande place au fonctionnement du cerveau.
Accusé à tort de réductionnisme, Henri LABORIT, par l’étude des aires cérébrales et des médiateurs chimiques, présente une grille explicative qui permet de mieux comprendre notre fonctionnement psychique.
Il a fait un film avec RESNAIS : »Mon oncle d’Amérique »
Henri Laborit, (Hanoï (Indochine), 21 novembre 1914 — 18 mai 1995 -80 ans- , était un médecin chirurgien et biologiste, un philosophe du comportement animal et surtout du comportement humain. Il est connu du grand public par la vulgarisation des « neurosciences », car, comme il le dira lui-même :
« Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. »
Travaux scientifiques
En tant que chirurgien s'intéressera à la qualité de l'anesthésie et plus particulièrement à neuroleptanalgésie, ce qui le conduisit à ces deux premières grandes découvertes:
De 1950 à 1952, il met au point la technique d'hibernation artificielle qui va révolutionner la chirurgie.
En 1951, on lui doit l'introduction de la chlorpromazine, le premier neuroleptique au monde.
Cette molécule, dont le nom commercial est Largactil, est utilisé dans le traitement de la schizophrénie.
Il s'oriente par la suite de plus en plus dans l'étude des mécanismes liés au stress:
En 1958, il crée le laboratoire d’Eutonologie à l’hôpital Boucicaut et en restera le directeur jusqu'à sa mort. En même temps, il dirige la Revue d'agressologie[3] jusqu'en 1983.
Il a donné sa vraie importance à la névroglie ou ensemble de cellules gliales, et aux radicaux libres, bien avant leur irruption dans la presse-radio-TV et même dans la presse scientifique. Il a également été le premier à synthétiser le GHB au début des années 1960.
En 1968, il publie son premier ouvrage de vulgarisation, Biologie et structure (ISBN 2070351564).
Il écrira par la suite une trentaine d'oeuvres dédiées à la philosophie scientifique et à la nature humaine.
De 1978 à 1983, il est professeur invité de bio-psycho-pharmacologie à l’Université de Québec.
LIENS SOURCE :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Laborit
http://www.univ-paris12.fr/scd/laborit/henri_laborit_bio.htm
http://www.philo5.com/Mes%20lectures/Laborit,%20Mon%20oncle%20d%27Amerique.htm
http://www.retrouversonnord.be/InhibitionActionLaborit.htm
Henri LABORIT – QUELQUES CITATIONS :
« De la molécule au comportement humain »
… »Nous n’avons dans notre cerveau que les autres.
Ce qui nous est donné génétiquement, c’est un cerveau d’homme.
Mais si vous laissez ce cerveau isolé des autres, cela ne donnera jamais qu’un enfant sauvage qui, ne saura jamais parler ni marcher. Donc, ce que nous avons dans notre cerveau ce sont les autres, en un point unique de convergence. »
… » Quand au environs de 1962 je me suis intéressé à l’organisme entier, on commençait à comprendre comment se passait la régulation biologique endocrinienne des organes, des systèmes, de la pression artérielle, etc..
Je me suis alors rendu compte que cet organisme n’était pas dans une salle de laboratoire avec une température constante, qu’il vivait dans un milieu assez homéostasie – puisqu’ion ne pourrait pas vivre sur une masse en fusion ni sur une planète à _273°C-.
La régulation varie avec l’environnement.
Or, l’environnement pour un Homme c’est avant tout l’environnement social.
(…)N’importe quel œil, dans n’importe quelle civilisation, verra un rouge, ROUGE, excepté si elle appelle le rouge BLEU.
Ce qui est autre chose, une convention.
Il verra – à moins qu’il ne soit daltonien – le rouge ROUGE parce qu’il y a une certaine longueur d’onde.
La présentation du monde qui nous environne dépend uniquement de l’organe des sens. »
… » L’émotion c’est la mémoire et la mémoire se pèse »
… »Chez l’homme, la dominance s’établit par le pouvoir d’imaginer «
PROCHAINEMENT, Henri LABORIT et, face aux dominances ou comment ne pas tomber dans le piège des dominances ?