....LES INCESSANTES AUGMENTATIONS DES QUOTATS D’EXPULSIONS, IMPOSEES PAR NICOLAS SARKOZY ET CONFIEES A SON AMI DE TRENTE ANS SIEUR HORTEFEUX,
ONT UN COUT, POUR NOUS, LES CONTRIBUABLES
ET CE,
AU DETRIMENT DE…
»Sans-papiers : l’autre « chiffre » de la politique d’expulsion
L’équivalent du déficit annuel de l’assurance vieillesse :
C’est le coût des expulsions réalisées par le ministère de l’Intérieur depuis 2003.
La lutte contre l’immigration clandestine constitue depuis les années 1970 un objectif déclaré des politiques migratoires définies dans la plupart des pays industrialisés.
Pour la première fois cependant, cet objectif prend depuis quatre ans en France la forme d’un programme chiffrant précisément un nombre de reconduites à la frontière à réaliser chaque année.
Cette initiative est due au ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy qui, dans une circulaire en date du 22 octobre 2003, demande aux préfets de doubler à court terme les expulsions d’étrangers en situation irrégulière. La raison de cette instruction est précisée dans le texte :
« L’exécution effective des décisions d’éloignement est la condition de crédibilité de toute politique publique de maîtrise de l’immigration. »
Cette circulaire précède de quelques jours l’adoption par le Parlement français d’une loi « relative à la maîtrise de l’immigration et au séjour des étrangers en France » -promulguée le 26 novembre 2003- qui donne à l’administration les moyens de répondre aux nouveaux objectifs : accroissement de la durée maximale de rétention administrative, fichage systématique des demandeurs de titres de séjour, subordination de l’octroi de ces titres à des garanties d’ « intégration républicaine » notamment [1] .
Cette politique d’expulsions massives n’est pas revendiquée par le seul ministre de l’Intérieur, manifestement soucieux d’afficher sa fermeté en matière d’immigration dans la perspective de l’élection présidentielle de 2007.
Elle est largement confortée par le Premier ministre Dominique de Villepin qui expose le 11 mai 2005 un « plan d’action de lutte contre l’immigration irrégulière » qui reprend à son compte les objectifs chiffrés par Nicolas Sarkozy en lui assurant le concours d’un comité interministériel et propose la création de « pôles départementaux » destinés à faciliter la gestion des éloignements d’étrangers irréguliers.
Le nouveau dispositif, assorti de fortes pressions sur les préfectures, à qui sont fixées par le Ministère de l’Intérieur un nombre annuel d’expulsions à réaliser [2] , semble porter rapidement ses effets, comme en témoignent les chiffres bruyamment annoncés à la fin de chaque année civile :
Objectif de plus de 15 000 expulsions fixé en 2004, près de 20 000 en 2005, 24 000 en 2006, 28 000 pour 2007…. »
SUITE DE L’ARTICLE DE Damien De BLIC - Enseignant-chercheur en sciences politiques, RESF Paris 11e- LA :
http://www.mouvements.info/spip.php?article26