ELU DU PEUPLE...
A L’ESPRIT BRINGUEBALANT
NE TOUCHE PAS...
AUX 35 HEURES !!!!
Nicolas Sarkozy,
François Fillon,
Députés,
Sénateurs,
Tous… Elus par erreur ...
Tous... Elus, faute de mieux...,
Que tu te revendiques de droite… La décomplexée !
Que tu te revendiques de gauche… La grande muette !
Arrête le massacre…du modèle de sociéte à la française !
…Ne touche pas aux 35 heures !!!
Mark WEISBROT est économiste et codirecteur du Center for Economic and Policy Research, dont le siège est à Washington.
Au plus fort de la crise argentine, en 2002, il a été l’un des rares économistes à recommander au pays de ne pas signer d’accord avec le Fonds Monétaire International (FMI), qu’il compare à la dictature de Suharto en Indonésie.
Selon lui, la décision de l’Argentine a été clé pour réduire l’influence de l’organisme au niveau international parce qu’elle a démontré aux autres pays qu’il était possible de connaître la croissance et d’avoir accès au marché des capitaux sans le FMI.
En avril dernier, il a présidé une conférence à Washington avec la ministre de l’Économie, Felisa MICELI, au cours de laquelle il a réitéré ses éloges sur la récupération économique de l’Argentine.
Au cours d’un entretien avec Cash, supplément économique du quotidien argentin Página 12, il a affirmé que les Etats-Unis ne pourront pas recréer une institution similaire.
Il a également mis en valeur le processus d’intégration auquel s’attèlent les pays d’Amérique latine et la décision de
Chavez d’utiliser les pétrodollars pour se transformer en prêteur de la région, mais il affirme que le Venezuela n’est pas le leader du nouveau processus :
« Tous contribuent à changer les relations entre la région et les Etats-Unis ».
La désinformation économique joue un rôle majeur dans l’élection française,
Par
Mark WEISBROT - Center for Economic and Policy Research
du 2 mai, 2007, Courrier International
..."L’élection présidentielle française montre avec force comment une analyse économique erronée, et des problèmes d’arithmétique plus généraux, peut déterminer les idées et même l’avenir non seulement d’un pays mais d’un continent.
Les Etats-Unis ont fait face à une situation similaire lors du débat sur les retraites, où une majorité d’américains a été convaincue - par une tromperie autant verbale que comptable - que le système de retraite allait faire face à de sérieux problèmes financiers quand la génération du « baby boom » allait partir à la retraite.
Ce qui est faux !
Le thème général de la campagne de Nicolas Sarkozy qui l’a propulsé en tête à l’issue du premier tour est que l’économie française serait d’une certaine façon « bloquée » et aurait besoin d’être réformée pour se rapprocher de celle des Etats-Unis.
Il est également très largement admis que la France aurait besoin de devenir plus « compétitive » dans l’économie mondialisée, la concurrence étant devenue plus rude dans ce monde globalisé.
L’éditorialiste du New York Times Thomas Friedman est le principal défenseur de la thèse selon laquelle les travailleurs français doivent baisser leur niveau de vie à cause de la globalisation de l’économie.
« Toutes les forces de la mondialisation s’attaquent aux états-providence européens » dit-il. « Les français essaient de préserver une semaine de 35 heures dans un monde où les ingénieurs indiens sont prêts à faire des journées de 35 heures ».
Pour Friedman et autres « experts », c’est impossible.
Il est important de comprendre qu’il n’y a aucune logique économique derrière l’argumentaire selon lequel les citoyens d’un pays riche doivent réduire leur niveau de vie ou subir une baisse des programmes sociaux gouvernementaux à cause des progrès économiques des pays émergents.
Quand un pays développé a atteint un certain niveau de productivité, il n’y a aucune raison économique devant obliger ses citoyens à baisser leurs salaires ou acquis sociaux, ou à les faire travailler plus, parce que d’autres pays sont en train de rattraper leur retard.
Cette productivité -fondée sur le savoir-faire collectif du pays, sa compétence, sa capitalisation, et son organisation économique - demeure, et augmente même chaque année.
La circonstance que la concurrence internationale est utilisée comme excuse par des groupes défendant des intérêts particuliers pour baisser le niveau de vie des travailleurs français, allemands ou américains - ce qui est le cas - démontre que les règles du commerce internationale ne sont pas écrites par les bonnes personnes.
Cela révèle un déficit démocratique et non un problème inhérent au progrès économique.
Une autre erreur souvent faite dans ce débat est de comparer le revenu français par habitant à celui des Etats-Unis, une comparaison qui désavantage la France : $30.693 contre $43.144 pour les Etats-Unis (ajusté pour établir une parité entre les pouvoirs d’achat).
Mais cette comparaison est injuste parce que les français travaillent moins d’heures que les américains. Les économistes ne disent jamais qu’une personne est moins bien lotie qu’une autre si elle gagne moins parce qu’elle travaille moins.
Un meilleur indicateur du bien-être économique, si l’on doit faire une comparaison, est donc la productivité.
Or, elle est aussi forte, voire plus forte, en France qu’aux Etats-Unis.
Il convient à ce stade de faire un peu d’arithmétique sur le fort taux de chômage en France chez les jeunes, lequel a déterminé la politique française et influencé l’opinion mondiale durant les émeutes des banlieues en 2005.
La méthode standard de mesure des taux de chômage place les chômeurs dans le numérateur, et les chômeurs plus les non chômeurs dans le dénominateur (c/c+nc).
Par cette méthode, les français mâles âgés de 15 à 24 ans
ont un taux de chômage de 20,8%,
comparé à 11,8% aux Etats-Unis.
Mais cette différence est principalement due aux fait qu’en
France il y a proportionnellement beaucoup plus de jeunes hommes absents du marché du travail - parce qu’un plus grand nombre d’entre eux sont étudiants et que les jeunes en
France travaillent beaucoup moins à mi-temps quand ils font leurs études que les jeunes américains.
Ceux qui sont absents du marché du travail ne sont comptés ni dans le numérateur ni dans le dénominateur des taux de chômage.
Une meilleure façon de comparer consiste donc à prendre le nombre de chômeurs et de le diviser par la population dans la tranche d’âge 15 à 24 ans.
On obtient alors un taux de chômage américain de 8,3% contre 8,6% pour les français.
On voit que les deux pays ont un sérieux problème de chômage chez les jeunes, lequel se concentre par ailleurs dans les minorités ethniques.
Mais le problème n’est pas sensiblement pire en France qu’aux Etats-Unis.
Nicolas Sarkozy propose de rendre les licenciements plus faciles, de baisser les impôts (y compris ceux frappant les successions), de revenir en fait sur la semaine de 35 heures, ainsi que d’autres mesures qui favoriseront les salariés à revenus élevés et les chefs d’entreprises.
Ces mesures redistribueront les revenus vers le haut, comme cela est le cas aux Etats-Unis depuis plus de 30 ans.
Mais, encore une fois, il y a peu ou pas de preuves économiques que ces mesures créeront des emplois ou de la croissance.
Ségolène Royal propose quant à elle une série de mesures pour stimuler la demande à travers toute l’économie - y compris une augmentation du salaire minimum, des allocations de chômage et la création d’emplois publics.
Tout ceci a un sens économique, puisque les mesures de madame Royal offrent au moins la possibilité - principalement en stimulant la demande dans son ensemble et le pouvoir d’achat des consommateurs - de créer des emplois.
Si, par cette élection, la France marque un tournant historique vers la droite, ce sera dû principalement à de la désinformation économique…. »
SOURCE:
Center for Economic and Policy Research
Toujours et encore Mark WEISBROT
Le 30 mars 2006 :
« L’idée que les acquis sociaux dans le droit du travail sont la cause du chômage européen fait partie du mythe général selon lequel les Européens bénéficieraient d’une économie plus ouvertement calée sur le modèle américain.
On prétend que l’économie des Etats-Unis est plus compétitive, cependant notre déficit commercial atteint le niveau record de 6 pourcent du PIB, alors que l’Union européenne affiche une balance commerciale positive.
L’économie américaine est réputée plus dynamique, mais la productivité française est en fait plus forte que la nôtre.
Leur système de retraite, d’éducation gratuite dans les universités, leurs vacances plus longues (4 à 5 semaines, contre 2 ici), les crèches subventionnées par l’État, et autres acquis sont présentés comme trop coûteux dans une "économie globale".
Mais, puisqu’on a pu se les permettre depuis des années, il n’y aucune raison économique qui les rende hors de prix aujourd’hui, alors que la productivité a augmenté.
Et ce, quoi qu’il advienne de l’Inde et de la Chine. »