SUITE PARTIE IV
LA CIVILISATION MONDIALE EN DANGER
PAR Manuel de DIEGUEZ
7 – M. OBAMA AU ROYAUME DES AVEUGLES
M. Obama verra-t-il ce verrou et son serrurier ?
S'il ne les voit pas , il a des chances de terminer son mandat, s'il le voit et s'il se met un bandeau sur les yeux, il se trouvera en sursis, s'il le voit et tente de déposer cette serrure-là aux objets trouvés, M. Powell a prévenu qu'il ne donnait pas cher de la peau du Président, puisque quinze jours avant
le 4 novembre 2008, il a prévenu la presse du monde entier qu'un événement considérable risquait de troubler la cérémonie d'investiture du 20 janvier.
Mais les historiens du futur sont formels :
ils savent déjà que le verrou a été mis en place et cadenassé par le chef de Cabinet de la Maison Blanche, puisqu'il s'agit d'un soldat israélien dont le père a déclaré à toute la presse qu'il saura influencer M. Obama au profit des intérêts nationaux d’Israël, ce qui, en cachette a fait avaler leur salive à tous les diplomates du monde.
Mais si aucune force armée ne fera quitter à Israël les terres qu’il aura conquises les armes à la main et si aucune puissance non plus ne réussira à rayer physiquement la Palestine de la carte, comment résoudre cette équation ?
Par l'observation de la suite logique de l'histoire de la planète.
On verra, dira Isaïe, l'opinion publique d'un milliard de musulmans aux yeux dessillés devenir peu à peu l'imperator de ses dirigeants corrompus, on verra, dira Ezéchiel, la conscience des masses gonfler le raz de marée d'une victoire de la vérité sur les masques politiques, on verra, dira Jérémie, qu'il ne s'agira nullement de l'absurde "guerre des civilisations" prophétisée par feu le professeur Huddington, gentil démocrate messianisé, parce que les peuples du Coran sont pacifiés depuis un demi millénaire et ne tenteront en rien d'imposer une souveraineté armée et religieuse d'Allah à tout l'univers, mais seulement de conquérir leur dignité politique la plus élémentaire.
Ils combattront donc, du moins indirectement et à leur manière, au nom des "droits de l'homme" à leur tour - et ce sera à ce titre-là que l'Islam se révèlera un secours d'un poids décisif face à une civilisation de Jahvé dont la divinité n'est plus confessée que du bout des lèvres par ses fidèles.
Et que dira Daniel dans la fosse aux lions ?
Qu'Allah est d'abord une divinité de la conscience morale en avance sur son siècle et qu'elle met en garde les croyants qui s'imagineraient tromper sa vigilance à l'école des masques simiohumains les plus fallacieusement universels d'aujourd'hui.
Mais si M. Obama tentait de prendre à bras le corps, si je puis dire, les masques politiques du singe dédoublé à l'école de ses songes, l'opinion américaine convertie au mythe du déferlement d'un terrorisme mythologique dans le cosmos le suivrait-elle dans une voie qu'on lui ferait proclamer démoniaque le plus aisément du monde ?
Au pis, Israël n'éprouverait-il aucune difficulté à étouffer dans l'œuf toute tentative d'imposer à la Maison Blanche des priorités politiques dictées par la situation réelle de la planète?
Les premiers pas de M. Obama permettent d'ores et déjà de connaître sa stratégie politique.
Il est évident qu'il a compris trois fondements du génie politique.
Le premier est l'évidence que l'homme n'est pas en premier lieu un animal religieux, mais qu'il a besoin de se pourvoir d'un chef, d'un guide et d'un protecteur dans le cosmos et qu'il se le fournit par le relais de ses mythes sacrés.
Le second est l'évidence qu'aucun véritable homme politique n'est un idéaliste sincère, donc candide, mais qu'il existe des chefs d'Etat capables d'armer leur haut réalisme des moyens de gérer le monde réel que l'idéalisme lui fournit puissamment.
Le troisième, c'est que l'arme principale de l'idéalisme bien compris, c'est-à-dire efficace, est l'éthique politique, parce que celle-ci fournit au chef d'Etat les ressources décisives de l'éloquence - or, il n'y a pas d'éloquence de l'immoralité.
Ces trois piliers du génie politique ont déjà permis à M. Obama non seulement de ressusciter le plan de règlement des affaires du Moyen-Orient proposé depuis des années par la ligue arabe, mais de revitaliser éloquemment les droits de la morale internationale.
Mais contraindra-t-il, le moment venu, un Israël affaibli par la barbarie de ses massacres à Gaza, à accepter son retrait sur ses frontières de 1967?
L'Amérique a besoin d'un point de fixation mythique pour dominer le monde.
En 1991, ce focalisateur onirique était la fable d'une "guerre des étoiles".
Le 11 septembre 2001 a permis de lui substituer la légende d'un terrorisme mondial dont le sceptre se trouverait au service du Mal absolu - celui du manichéisme perse ressuscité.
Pour cela, il faut disposer d'un condensateur territorial du Démon.
L'Irak ayant repoussé les armées du Bien.
M. Barack Obama tente de lui substituer l'Afghanistan, afin de retrouver son bâton de maréchal et de relancer le Vieux Monde dans la croisade de la planète contre le nouveau Lucifer.
Il tentera de rallier la Chine, la Russie et l'Iran à cette stratégie et de rendormir le cancer de Gaza sous la houlette pro-israélienne de Mme Clinton.
Mais si M. Nicolas Sarkozy ne s'opposait pas à cette manœuvre, ce sera l'Allemagne de demain qui le fera à la place de la France et qui prendra la tête de la future Europe politique.
Puis l'heure sonnera où l'Etat hébreu, dirigé par le parti des zélotes, reproduira le scénario décrit par Flavius Josèphe.
Alors le monde entier connaîtra les péripéties prophétisées par un Isaïe d'aujourd'hui:
"Cependant, les pires résultats de cette guerre sont encore invisibles et ne se feront sentir que dans les années à venir :
Israël a imprimé dans les consciences à travers le monde une terrible image de lui.
Des milliards de gens nous ont vus sous les traits d'un monstre ruisselant de sang.
Elles ne verront plus jamais en Israël un Etat qui cherche la justice, le progrès et la paix. (…)
L'impact sur des centaines de millions d'Arabes qui nous entourent sera encore pire :
Non seulement ils verront dans les combattants du Hamas les héros de la nation arabe, mais leurs propres régimes dans leur nudité :
serviles, abjects, corrompus et traîtres. (…) Dans les prochaines années, il apparaîtra que cette guerre était pure folie."
-Uri AVNERY, Le patron est devenu fou, Article original en anglais, The Boss has gone mad , Gush Shalom, 17 janvier 2008, trad. de l'anglais pour AFPS : SWPHL.)
9 - Un homme d'Etat à la Maison Blanche ?
M. Barack Obama ne sera pas une ombre de passage sur l'écran de Clio.
Ce dirigeant semble savoir que les vrais chefs d'Etat sont des spécimens rarissimes et qu'ils ne surgissent au sein de notre espèce que s'ils savent déjà et quasiment à l'heure même où ils ouvrent les yeux sur le monde que, depuis l'origine des Etats, la politique étrangère est l'âme de l'Histoire et son véritable organisme.
M. Obama a bien joué de la harpe des démocraties sur la scène intérieure - est-il bâti pour l'élargissement dramatique de la représentation qui seule donne aux peuples un destin?
De nos jours, un véritable homme d'Etat n'est plus à l'échelle de la planète s'il ne prend une avance cérébrale sur son époque.
Pour cela, il lui faut démythifier les masques atomiques des nations à la lumière d'un regard d'anthropologue sur les théologies des ancêtres.
Car la bombe nucléaire est une arme parareligieuse.
A ce titre, il s'agit d'un instrument du prestige politique simiohumain.
Les grands chefs d'Etat d'autrefois savaient que l'idole était un législateur avisé et qu'il s'agissait d'utiliser du mieux possible les ressorts juridiques et moraux de cet interlocuteur imaginaire.
Mais aujourd'hui, ce masque habilement apprêté de notre espèce exige que la science politique prenne à revers le mythe d'une apocalypse biblique inutilement mécanisée depuis 1945.
Seul le regard d'une anthropologie réellement scientifique permettra de se faire un spectacle d'une assemblée de petits dieux persuadés que chacun d'entre eux est devenu un Titan en mesure de recommencer le Déluge de la Genèse sans se trouver noyé à son tour sous les eaux.
En vérité, le feu nucléaire est bien moins efficace que le monopole de l'excommunication majeure que maniait le Vatican au Moyen Age, parce qu'Allah ne s'est pas solidement harnaché de l'arme de la dissuasion onirique des Chrétiens.
Puis, au XVIe siècle, Luther et Calvin ont négligé de reprendre l'arme de la terreur divine à leur compte.
En revanche, si M. Obama ridiculisait un tonnerre désormais partagé et qui réduit à une noisette la boîte osseuse actuelle de la classe politique mondiale, il disposerait de la clé qui seule lui permettrait de tenir en laisse le fauve dont les crocs rutilent de l'éclat d'une foudre empruntée.
Décidément, l'Europe de la raison politique de demain disposerait d'un grand avantage sur les Attila de la démocratie si elle apprenait à lire l'histoire du monde à l'école des documents anthropologiques qui servent désormais de miroirs profonds à l'humanité et à son histoire et qu'on appelle encore des théologies.
Les politologues romains ne disposaient pas d'une grande avance cérébrale sur leur temps - ils ne pouvaient prévoir sur quels chemins Rome allait sombrer - tandis que l' Europe de la pensée politique sait de science sûre que le peuple palestinien ne sera pas anéanti sous les yeux des caméras du monde entier, l'Europe de la raison sait secrètement, mais de science sûre, qu'Israël finira par dresser contre lui les forces intellectuelles et morales de la civilisation mondiale tout entière,
l'Europe de l'intelligence sait de science sûre que les progrès de la connaissance post-darwinienne des peuples et des nations conduiront à une science du capital psychogénétique des peuples déplacés dont les germes se trouvent dans Tite-Live, Montesquieu, Michelet, Gobineau, Hippolyte Taine, Tocqueville, ces précurseurs de génie de l'observation des entrailles des évadés de la zoologie.
La semaine prochaine, je poserai quelques jalons de la simianthropologie critique, afin de tenter d'éclairer les relations que le nouveau
"Connais-toi" entretiendra avec une science historique et avec une politologie enfin ouvertes à la postérité éthique de Darwin et de Freud...
26 janvier 2009
LIEN SOURCE :
http://pagesperso-
orange.fr/aline.dedieguez/tstmagic/1024/tstmagic/moyen_orient/danger.htm