et déboussolés.
Certaines cherchent alors à se rassurer et se crispent sur des idées
reçues séculaires et faisandées mais qu'il est facile de remettre au
goût du jour, moyennant un petit vernis moderne.
Alors, les religions et sectes se réactivent, alors certains arborent leur « appartenance » à un « groupe
ethnique », « national », « régional » ou « racial ».
Nous n'échappons pas en France -et en belgique - à cette tendance
régressive.
Pour ne prendre que le dernier exemple, les affirmations
identitaires bien franchouillardes - illustrées par la création du «
ministère de l'identité nationale » - se mêlent à celles, non moins
identitaires, des régionalistes qu'ils soient bretons, basques, flamands ou occitanistes.
Elles font d'ailleurs bon ménage, et le même élu qui,
député, vote à Paris pour l'identité nationale, prend soin, en tant que
maire, de publier une page en langue régionale dans son bulletin local.
France », ou « Occitan del païs » et autres sottises du genre pour
définir leur ligne politique, pourquoi donc d'autres ne se définiraient- ils pas
politiquement, en suivant le même raisonnement, comme « tribu noire », «
Arabe de ceci » ou autres « Indigènes de cela » ?
Il y a là un « créneau » politique.
Certains s'y sont jetés :
plus ou moins discrètement, des mouvements ethnicistes sillonnent les banlieues pour convaincre des gens
que, s'ils sont opprimés c'est parce qu'ils sont noirs -ou, éventuellement
d'une autre couleur - et que leur ennemi, c'est leur voisin blanc -ou
d'une autre « race », ou plus classiquement encore, l'individu d'une autre religion.
A partir de ces prémices simplistes, ces mouvements développent un
discours structuré.
Leur discours, construit en miroir des discours
identitaires à l'européenne, peut s'avérer séducteur.
On peut d'ailleurs
prévoir qu'ils recevront, au nom du relativisme culturel, l'appui de «
penseurs de gauche » et même de certains libertaires.
Il en est déjà parmi ces derniers qui se vautrent, contre toute logique, dans les régionalismes.
Avec la même absence de raisonnement, ils soutiendront
bien des mouvements constitués sur bases carrément raciales.
que les notions de « race » ou « d'ethnie » n'ont pas de réalités
biologiques et ne sont utilisées que pour masquer les véritables problèmes qui se posent aux individus, pour segmenter la classe des opprimés au profit des puissants.
Si nos objections concernant l'Etat national, et/ou
régional ont déjà été abordées à maintes reprises dans les pages de ce
journal , il faut rappeler que les typologies, qui classent les individus
dans une « race » ou une « ethnie » et en tirent des conséquences -
"les noirs » sont comme ceci et comme cela ...- sont une incongruité qui n'a aucun fondement scientifique.
De fait, quand on étudie le patrimoine
génétique d'une population, il est évident qu'il n'a pas du tout cette
belle homogénéité que supposent les théories raciales ou ethnicistes.
Ainsi, un de nos lecteurs pyrénéen peut être
génétiquement beaucoup plus proche d'un de nos lecteurs guatémaltèque que d'un autre pyrénéen.
Et s'il a besoin d'une greffe de coeur -, c'est
alors un coeur« guatémaltèque » qui conviendra, bien mieux qu'un coeur «pyrénéen ».
D'ailleurs, les médecins qui font des greffes, tout comme ceux
qui font des transfusions sanguines, se moquent pas mal de la supposée
origine « ethnique » ou de la couleur de peau du donneur et du receveur
-qui en France n'est même pas notée -.
Un niveau plus trivial d'observation montre déjà que, dans quelque groupe
supposé « ethnique » que ce soit, il existe des différences génétiques
notables entre les individus :
certains sont plus grands, d'autres plus
petits, certaines ont de grande oreilles, d'autres pas, etc.
Il serait tout aussi ridicule de classer les gens selon la taille de leurs oreilles
- et d'en tirer des conséquences sur leur comportement !- qu'il est
ridicule de les classer par couleur de peau ou origine géographique
de leurs ancêtres.
Sur le plan biologique, scientifique on sait avec
certitude que l'espèce humaine est un et qu'elle est indivisible en «
races »
avant les mouvements ethnicistes pour se justifier n'ont pas plus de réalité.
Car la culture à laquelle ils se réfèrent est avant tout un mythe
systématiquement reformatée pour les besoins de la cause et l'histoire est réécrite dans le même but.
Ceux qui affirment que, tout compte fait, le
colonialisme a été bénéfique aux colonisés participent de la même
dynamique du mensonge que ceux qui prétendent que tous les « blancs » sont les successeurs des trafiquants de l'immonde « traite des noirs » et donc en sont responsables.
Ceux qui affirment que la délinquance, c'est « que
les arabes », décryptent -volontairement le plus souvent- aussi mal la
réalité que ceux qui affirment que, si on est dans le ghetto des cités,
ce n'est « que » parce qu'on est de « couleur ».
C'est oublier un peu vite
que « noirs » ou « arabes » ne sont jamais relégués dans les cités, s'ils
remplissent une condition :
être riches !
C'est oublier que l'Etat
français déroule le tapis rouge avec la même aisance devant les
dictateurs « blancs » ou de « couleur », que les enfants des émirs du pétrole n'ont jamais de problème de carté de séjour !
En réalité, si on se retrouve dans
les ghettos, c'est parce qu'on est qu'un pauvre, qu'un petit ouvrier,
un chômeur, un petit employé, c'est parce qu'on fait partie de la classe des exploités !
Le racisme, qui, en France, frappe de façon croissante les personnes de couleur vient « en plus ».
Il est d'ailleurs entretenu par
l'Etat à travers ses structures -police, école,...- avec beaucoup de
perversité.
Les inepties racistes et identitaires, quelque soit le bord
qui les profère, doivent être dénoncées.
du pouvoir et masquent les véritables sources des inégalités. Avançant de faux arguments, mais toujours faisant détourner les yeux des monstres que sont le capitalisme et l'Etat, elles font de plus appel à la lâcheté des individus :
il est tellement plus aisé de s'attaquer à un groupe, surtout
s'il est marginalisé et isolé, qu'au pouvoir, adversaire puissant et bien
organisé !
Ainsi les rancoeurs contre les frustrations créées par la
machine capitaliste et étatique se voient détourner de leurs véritables
sources.
Les propos identitaires entretiennent la supercherie comme quoi
les problèmes éventuels se résoudraient en cognant sur les « petits »
et, non sur les « grands », cela même si on sait que ce sont les « grands » qui sont à l'origine des problèmes...
Misérable logique !
temps, une communauté dont l'individu ne pourrait jamais sortir et qui conditionnerait profondément tout son être, sans possibilité de
transformation.
Une communauté enfin à laquelle il faudrait se référer pour
se « ressourcer », « comprendre d'où on vient et qui on est ».
Bref, c'est le discours, ressassé par tous les identitaires, sur les « racines ».
Pour nous, anarchosyndicalistes, plutôt que de chercher à développer
d'hypothétiques racines, ce qu'il faut développer,
CE SONT LES NEURONES !!!!!c
Ca fait toute la différence.
loin d'être des entités figées, définitivement prédéterminées, les
individus, recèlent au contraire un énorme potentiel de création et de
transformation.
qu'il peut changer le monde.
C'est ce potentiel que l'anarchosyndicalisme,
aujourd'hui dans la lutte et demain dans une société libre, entend libére et développer...."
http://www.cntaittoulouse.lautre.net/rubrique.php3?id_rubrique=75