..."Le danger est que le choc économique
Opère de la même façon qu'une dictature :
L'hypothèse de base, c'est que les gens sont en mesure de réagir à un changement progressif - un programme de santé supprimé par ici, une entente commerciale signée par là -, mais que, quand des dizaines de changements arrivent en même temps, de tous les côtés, ils ont le sentiment que leurs efforts seront futiles et ils baissent les bras.
Néanmoins le 17 juin, la dernière grève à l'appel des syndicats contre cette politique n'a pas été très suivie et il n'y a actuellement plus aucune manifestation nationale de prévue.
La chute du nombre de manifestants ne peut être attribuée à un soutien grandissant pour Sarkozy.
Dans un sondage BVA daté du 24 juin pour le quotidien économique Les Echos, 63 pour cent des sondés ont dit désapprouver la politique économique de Sarkozy et 71 pour cent ont exprimé leur manque de confiance en sa capacité à réduire l'inflation.
La cote de popularité de Sarkozy se situe à 36 pour cent.
Le directeur de la Banque de France, Christian Noyer et celui de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet ont tous deux appelé à ce que les hausses de salaire soient maintenues en dessous des augmentions du prix des carburants et des produits alimentaires, ce qui contribuera encore à appauvrir les travailleurs.
Le climat populaire en France est de plus en plus à l'amertume et à la colère...".
Par une lutte coordonnée, les millions de travailleurs des transports ferroviaires, de la poste, de l'éducation, de l'industrie, des ports, de la restauration, de la distribution, de la pêche, des transports routiers et les ambulanciers qui ont fait grève ces derniers mois auraient pu facilement paralyser l'économie, remettre en question directement l'existence même du gouvernement et de son programme d'attaques sociales.
Sarkozy n'a pas trouvé un tel adversaire dans la bureaucratie syndicale qui a au contraire cherché à démanteler et à démoraliser l'opposition des travailleurs, tout en proclamant en même temps son accord et sa collaboration avec le gouvernement.
« Il comprend que nous devons donner une place au dialogue.
[...] Tout le monde pense que les choses doivent changer. » Sarkozy qui avait reconnu dans un éditorial du Monde le 18 avril que toutes ses réformes avaient été préparées à l'avance avec les syndicats, avait fait leur éloge lors de l'interview télévisée du 24 avril :
« Je veux rendre hommage aux syndicats. [...] On ne peut pas gouverner un pays sans de forces syndicales responsables. »
Dans une série inhabituelle de grèves du secteur privé, les travailleurs de Coca-Cola, des magasins Carrefour, de Virgin Megastore, de la Redoute ont fait grève contre l'inflation et pour des augmentations de salaire, et les travailleurs d'Airbus ont fait grève contre la vente de leurs usines en France et en Allemagne.
Mais ils ont compté sur des tactiques bien éprouvées pour diviser le mouvement :
appeler régulièrement à des actions d'une journée sur des questions séparées, diviser les manifestations entre les différentes fédérations syndicales, sans cesser en même temps de négocier avec les représentants de l'État.
L'objectif était d'empêcher que les grèves ne se rejoignent et ne puissent perturber l'économie et ne présentent devant la classe ouvrière la possibilité d'une lutte unie contre l'ensemble du programme économique de Sarkozy.
Les syndicats avaient prévu pour le 15 mai une manifestation conjointe des travailleurs de la fonction publique contre les suppressions de postes dans l'enseignement et la fonction publique.
Quand le 7 mai, le ministre du Travail Xavier Bertrand a confirmé son projet de faire passer de 40 à 41 années la durée de cotisation ouvrant droit à une retraite complète, les syndicats n'ont pas appelé les autres travailleurs touchés par cette mesure, dont les cheminots, les travailleurs du transport aérien, de l'énergie, de Telecom et de la poste, à rejoindre l'action du 15 mai, mais ont plutôt appelé à une journée d'action séparée le 22 mai.
Durant la manifestation du 15 mai, plus de 300 000 personnes ont défilé et un million de travailleurs ont fait grève ; cela a été suivi par la manifestation pour les droits à la retraite le 22 mai où 700 000 personnes ont défilé dans tout le pays.
Le jour suivant, les syndicats signaient un accord sur le « dialogue social » et les conditions d'emploi dans le service public. En signant un accord que les grèves des travailleurs du secteur public avaient pour but d'empêcher, les syndicats ont, dans les faits, torpillé la mobilisation des travailleurs du secteur public. Le 24 mai, une manifestation contre les suppressions d'emplois dans l'éducation n'a réuni que 7000 personnes à Paris.
Au moment des grèves croissantes des marins-pêcheurs les 26 et 27 mai sur la question du prix des carburants, les syndicats ont décidé de ne pas appeler à d'autres grèves contre les suppressions de postes dans l'éducation, au motif qu'il était nécessaire de laisser lycéens et enseignants travailler pour les examens de fin d'année. Une déclaration commune des syndicats de l'éducation des différentes confédérations syndicales déclarait qu'elles « renvoy[aient] la question d'une suite à leur mouvement après les vacances d'été ».
Le 10 juin, la mobilisation des fonctionnaires et des cheminots contre les suppressions de postes, la réforme des retraites et la réforme du fret à la SNCF a eu lieu alors que se déroulaient des grèves de travailleurs dans les ports commerciaux stratégiques contre la privatisation, ainsi que des grèves de pêcheurs, de transporteurs routiers et d'ambulanciers et fermiers contre la hausse des prix du gazole.
Mais les syndicats n'ont aucunement cherché à organiser une grève plus large du secteur des transports contre la privatisation et la hausse du prix des carburants.
Les 12 et 13 juin, le parlement votait des lois de réforme et de déréglementation du marché du travail, la précédente ayant été signée par les syndicats en janvier.
Ces actes montrent de plus en plus clairement aux travailleurs que les syndicats ne s'opposent pas sérieusement au gouvernement, lequel n'a aucune intention de céder devant des grèves isolées.
Des manifestants interviewés par le WSWS remettaient en question les motifs des syndicats et l'utilité des luttes qu'ils menaient. Après la manifestation, le dirigeant de la CFDT (Confédération française démocratique du travail) François Chérèque a expliqué « Nous voulons reprendre le dialogue » avec les employeurs, tandis que le dirigeant de la CGT Bernard Thibault suggérait une autre mobilisation, mais étrangement proposait de la remettre à après les grandes vacances, soit en octobre.
« A l'Elysée] on veille aussi, comme le précise le conseiller social du président, Raymound Soubie, à ce qu'il n'y ait pas "un affaiblissement des syndicats et l'apparition de mouvements incontrôlés" ».
Le commentaire de Soubie explique très bien le rôle de la bureaucratie syndicale :
une camisole de force contrôlant les mouvements de la classe ouvrière...."
http://diablogtime.free.fr/?p=485
Avons-nous réellement besoin de ces syndicats " JAUNES" pour défendre nos acquis, nos droits fondamentaux
Et
lutter contre les décisions INIQUES, contre les orientations politiques de politiciens, retords, vendus a l'idéologie Néoconservatrice/ultralibérale/des intégristes religieux/ américains ?
Pensons-nous réellement que ces syndicats "JAUNES" depuis de nombreuses années allaient se muer en fervents défenseurs de nos droits, de ceux des travailleurs, des plus démunis, du citoyen lambda...
ou
sommes-nous seulement et simplement les dupes de notre mise a mort - ce retour vers les conditions de travail, d'existence et de soumission de notre ancêtre GERMINAL - ; programmée et mise en scéne par le gouvernement avec la complicité active des syndicats ?